Diplômé du CRD de Roubaix en chant et du CRR de Lille en art dramatique, Mathieu Gourlet se positionne comme un artiste pluridisciplinaire, et se produit sur scène à l‘opéra comme au théâtre. Découvrez son portrait !
Peux-tu te présenter, et présenter ton parcours artistique ?
Je m’appelle Mathieu Gourlet, j’ai 29 ans, je suis originaire du Nord de la France. J’ai fait mes études de Chant au Conservatoire de Roubaix avec comme professeure Brigitte Toulon. Après l’obtention de mon Prix de chant j’ai d’abord travaillé dans les chœurs de l’Atelier lyrique de Tourcoing puis dans ceux de l’Opéra de Lille et de La Monnaie de Bruxelles. En parallèle, j’ai suivi une formation en art dramatique au conservatoire de Lille. En 2021, j’ai décidé de tenter l’aventure en soliste et c’est le Concours de la mélodie de Gordes qui m’a permis de me faire connaître ; j’ai depuis eu l’opportunité de me produire dans plusieurs Opéras français tout au long de la saison 23/24.
Comment as-tu pris le chemin de l’opéra et de la musique en général ?
J’ai pris le chemin de la musique par hasard… Il se trouve que mon école primaire proposait des aménagements horaires permettant aux élèves de s'inscrire au Conservatoire. Ma sœur était inscrite, et c’est tout naturellement que je l’ai suivi. Autant dire que j'avais autant de chances de faire de la musique du foot ou du basketball, n’étant pas issu d’une famille de musiciens.
Pour l’opéra c’est un peu différent, dans le cadre de mon cursus d’instrument (l’euphonium à l’époque), j’avais des cours de chœur dirigé par Adélaïde Stroesser au Conservatoire de Saint Omer, c’est elle qui m’a conseillé de prendre des cours de chant. À mon retour à Roubaix après mes années d’internat, j’ai rencontré Brigitte Toulon avec qui j’ai commencé le travail de la voix, j’avais alors 17 ans.
Quel est ton premier souvenir d’Opéra ?
Je crois que mon premier souvenir d’opéra en tant que spectateur était une retransmission au cinéma d’une production du Chevalier à la Rose au Metropolitan Opera. Pour être tout à fait honnête, j’étais sorti de là un peu circonspect ! Tout ceci était encore très hermétique pour moi et ce n’est que plus tard, armé des codes du genre, que j’ai pu réellement apprécier ces œuvres.
Peux-tu revenir sur une production marquante / un moment fort dans ton parcours ?
En mars dernier, lors d’une masterclasse autour de l’opéra Les Contes d’Hoffmann, j’ai eu le privilège de rencontrer Patrizia Ciofi et ses conseils ont été extrêmement précieux, si bien que nous nous voyons régulièrement en cours. Je pense avoir beaucoup avancé grâce à elle tant vocalement que psychologiquement et je me sens très chanceux de compter parmi ses élèves.
Quel serait le rôle de tes rêves dans les prochaines années ?
Question difficile car je n’ai pas nécessairement d’objectifs précis en terme de rôles et j’en découvre encore énormément à l’heure actuelle. Pourquoi pas Calchas dans La Belle Hélène d’Offenbach ? Je n’ai pas encore eu l’occasion de jouer de rôles dans le registre comique et je crois que ça me plairait beaucoup. Jupiter dans Platée de Rameau serait aussi un autre exemple.
Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?
Je serai Bartolo dans Les Nozze di Figaro dirigé par Cyril Diederich au festival Les concerts au coucher du soleil d’Oppède le Vieux en août, puis en septembre je serai le comte Ceprano dans une production de Rigoletto à l’Opéra de Toulon. Au Théâtre royal de Compiègne je jouerai le Sacristain dans Tosca début novembre puis je terminerai cette année 2023 avec une production de L’Enlèvement au Sérail de Mozart dans laquelle je serai Osmin à Clermont Ferrand.
Quelles sont tes dernières découvertes culturelles ?
Dernièrement je suis allé voir un ami et collègue comédien qui jouait dans l’excellente pièce Le visiteur de Éric Emmanuel Schmitt, dans une mise en scène de Johanna Boyé. J’ai aussi été époustouflé par le spectacle Campana du cirque Trottola qui mettait en scène un duo d’acrobates en main à main et en aérien avec, en bouquet final, des acrobaties utilisant le balancement d’une véritable cloche d’église. Côté musique, c’est « It’s on » du George Duke trio qui tourne en boucle dans mes écouteurs.
Tu es membre d’un ensemble de musique baroque, peux-tu nous dire quelques mots sur cet ensemble ?
Il s’agit de l’ensemble Il Buranello, créé et dirigé par la soprano Stéphanie Révillion. Cela fait des années que nous travaillons ensemble et à ce stade c’est vraiment devenu une petite famille. Nous chantons principalement des madrigaux et motets de Monteverdi, Purcell, etc… et dernièrement nous avons créé un spectacle autour de la folie intitulé « Charivari! »