Tout récemment diplômé d'un master au CNSM de Paris, Léo nous parle de son parcours et de tous ses projets.
Peux-tu présenter ton parcours ? Et comment as-tu pris le chemin de l’Opéra et de la musique de manière plus générale ?
Je suis entré dans le monde de la musique grâce aux cours de musique au collège ! ça a été le déclic pour moi. Vers mes 15 ans j’avais très envie de faire moi même de la musique et pas seulement en écouter. J’ai tenté le violon mais ça a plutôt été un échec. Puis j’ai fait beaucoup de piano en autodidacte. Je suis rentré au conservatoire en piano mais j’ai vite vu que le cursus n’était pas fait pour moi. Je me suis plutôt inscrit en classe d’improvisation. j’ai fait aussi pas mal d’écriture et je me suis mis a beaucoup composer dans la période du lycée (malheureusement maintenant ce plaisir d’écrire à très peu de place dans ma vie du quotidien, cela se cantonne à seulement quelques jours par an). Puis j’ai fait la faculté de Besançon en Musicologie. C’est à cette période que je suis rentré dans un chœur et où j'ai découvert ma voix. J’ai commencé en basse puis petit à petit je suis arrivé à la tessiture de ténor que j’ai aujourd’hui. Je suis parti à Lyon pour continuer un master recherche en Musicologie, et je suis rentré par la même dans une école de musique (ENM de Villeurbanne) en chant. Et à ce moment-là, tout est allé assez vite. On peut dire que j’ai rattrapé le temps « perdu » ! 4 ans plus tard je rentrais au CNSMDP, que je termine cette année, même si je n’y était plus vraiment depuis ce début d’année.
Quel rôle t’as le plus marqué jusqu'à présent ?
Un rôle m’a suivit énormément le long de mes expérimentions vocales et mes études, c’est celui de Peter Quint dans le Tour d’Écrou de Britten. C’est le rôle que j’ai interprété à l’examen d’entrée au conservatoire de Paris, celui avec lequel j’ai gagné quelques concours, mais c’est aussi celui qui d’une certaine manière m’a propulsé dans le monde de l’opéra. L’année dernière nous avons donné l’ouvrage dans le cadre du partenariat CNSMDP/Philhamronie de Paris, et je dois avouer que cela à donné un gros coup de pouce à ma carrière. Encore maintenant j’en récolte les fruits. Merci Peter Quint !
Quel est ton plus grand rêve dans ce métier?
On va dire que mon rêve dans ce métier c’est de pouvoir cultiver la variété de répertoire, et de ce côté mes goûts sont éclectiques. Le travail ( et le plaisir) est très différent entre un opéra du 17eme, du 19eme et du 20eme siècle, mais c’est d’une certaine manière complémentaire, comme avec les différentes langues. Mais en dehors de l’opéra, le récital est une forme que j’apprécie énormément. Je m’y sens toujours très à mon aise, et je fais tout pour que cela reste très présent dans mon agenda car l’échange avec le public est tout autre. C'est aussi là que j’expérimente beaucoup de choses que j’utilise finalement sur scène après !
Comment prends-tu soin de ta voix au quotidien ? As-tu des rituels avant de monter sur scène ?
Il faut dire que de ce côté là je suis un vrai chanteur ! Je suis à l’écoute du moindre signe de fatigue ou de maladie. C’est le grain de sable dans l’engrenage, et pour peu qu’on ai un planning très chargé alors ça devient la catastrophe et cela engendre beaucoup de stress. Donc globalement en période chargée je fais déjà bien attention à ne pas récupérer ce qui traîne comme maladies! Sinon on va dire que j’ai une certaine routine quotidienne d’exercices corporels. Le moment de la chauffe est super important pour moi car c’est là que je vois comment le corps et la voix répondent ce jour-là et si tout est ok ! Mais c’est vrai que quand la voix est fatiguée, et cela peut être pour tout un tas de raisons, par exemple le manque de sommeil, alors je dois faire attention !
Quels sont tes loisirs en dehors de ton métier ?
Ces dernières années j’ai laissé tomber beaucoup de choses en dehors de la musique. C’était une période énergivore ! Je rentrai chez moi et je n’avais plus le courage de faire autre chose. Mais comme beaucoup de monde, le premier confinement m’a rappelé que j’aimais d’autres choses dans la vie aussi ! Pour me détendre ou trouver de l'inspiration, il m'arrive de peindre, mais surtout de dessiner au pastel, j’adore travailler les couleurs directement avec les mains. Mais même en faisant ça je me dit bien souvent que c’est exactement comme le chant : ce travail des couleurs, l’équilibre d’une œuvre etc... Et comme je disais dans une question précédente, j’aime beaucoup composer. C’est pour moi un moyen comme un autre de m’exprimer, humblement ! Mais cela se résume bien souvent à deux ou trois pièces maximum chaque années, et ça finit sous le sapin, en cadeau à la famille ou les amis !
Quels sont tes prochains projets ?
Je viens de finir la production d’Ariane a Naxos de Strauss a Limoges ou j’étais Scaramuccio et je pars pour le festival d’Aix en Provence ou je serai le 1er Juif dans la production de Salomé. Entre temps j ai deux récitals, un germanique : Wolf Schumann, et un autre plus spécifique car c’est un programme orgue et voix à ‘l’abbaye de Royaumont. j’enchaîne directement avec la bohème de Puccini ou je serai Rodlofo avec la compagnie Opera Fuoco, au festival de la grange aux pianos et ce sera la fin de mon périple 2021 2022. Mais la saison qui arrive va être tout aussi riche ! Je serai a l’opéra de Marseille dans L’auberge du Cheval Blanc de Benatzky (Leopold), le Chevalier Des Grieux dans une version adapté de Manon de Massenet à l’opéra de Saint-Étienne, Vichy et Massy, San Giovanni dans l’opéra baroque Il Terremoto de Draghi à Malte avec le Poème Harmonique, Tamino dans la Flûte Enchantée de Mozart avec l’Orchestre de Chambre de Gironde au théâtre Femina de Bordeaux et à La Rochelle, Bastien dans Bastien et Bastienne de Mozart avec l’opéra d’Avignon, Malcolm dans Macbeth de Verdi à l’opéra de Saint-Étienne encre. Et je vais avoir encore des beaux récitals au théâtre Impériale de Compiègne, à l’opéra de Montpellier pour une soirée Lyrique avec l’Orchestre National Montpellier/Occitanie en compagnie d’autres lauréats de Generation Opéra d’ailleurs, ou encore et une Petite Messe Solennelle de Rossini avec l’opéra de Bordeaux. La saison s’annonce palpitante et toute en diversité comme j’aime !