Interview Lauranne OLIVA - Soprano, Promotion GO2022

Membre de l'Opéra studio du Rhin, Lauranne nous parle de son parcours, ses découvertes et ses futurs projets.

OLIVA Lauranne credit Klara Beck 436
Génération Opéra — 

Peux-tu présenter ton parcours ? Et comment as-tu pris le chemin de l’Opéra et de la musique de manière plus générale ? 

Lauranne OLIVA — 

Je dois dire que c’est une évidence car depuis ma plus jeune enfance, le chant fait partie de ma vie. En effet, que ce soit à l’école, en famille ou bien entre amis, le chant est omniprésent. Et c’est tout naturellement que j’ai décidé, vers mes huit ans, d’apprendre le chant de manière plus encadrée dans une structure sérieuse. 

Je me suis présentée au conservatoire de Perpignan, où mon père a étudié pendant dix ans le piano et la percussion, pour intégrer une classe dite de "musique actuelle” (rock, jazz, pop…). Étant trop jeune pour cette discipline, on m’a tout d’abord proposé une pratique instrumentiste. J’ai choisi l’étude du piano et du solfège que j’ai exercée pendant dix ans. Au bout de ma cinquième année de conservatoire, j’ai rencontré Sabine RIVA (professeur de chant et soprano), qui m’a donné mes premiers cours de chant lyrique. Je n’ai pas vraiment été charmée par le lyrique dès la première leçon, mais piquée par une curiosité dévorante, j’ai terminé l’année, puis en ai démarré une autre, et très vite, l’opéra est devenu ma plus grande passion. 

Au bout de ma troisième année de chant, on m’a fait intégrer le troisième cycle spécialisé, et à dix-huit ans, j’ai obtenu ma médaille d’or en chant et en art scénique. J’ai par la suite participé à trois concours : le concours international de Béziers (prix jeune espoir), le concours international de Marmande (1er prix femme opéra, 2ème prix mélodie et prix jeune espoir), le concours de l’Hippodrome de Nice (2ème prix de l’Hippodrome). J’ai présenté l’audition pour intégrer la promotion 2021-2022 de l’Opéra Studio du Rhin en janvier de l’année dernière, et ai été retenue. 

Quel rôle t’as le plus marqué jusqu’à présent ?

Sans hésiter, le rôle de Suzanne dans les Noces de Figaro de Mozart ! 

J’ai été charmée par ce personnage plein de fraîcheur, rusé, aux multiples facettes, tantôt jeune et pétillante, tantôt romantique et fougueuse, pour ensuite incarner un aspect plus dramatique, plus sérieux. Malgré sa jeunesse et son côté léger, elle représente le cerveau de toute l’affaire, et manipule avec bienveillance tout le petit monde qui l’entoure. 

J’ai adoré travailler le rôle, et j’espère pouvoir le rejouer très souvent ! 

Quel est ton plus grand rêve dans ce métier ? 

Mon plus grand rêve est d’épouser une grande, belle et longue carrière lyrique. Et j’espère de tout cœur que cette carrière prendra le chemin du grand répertoire de l’opéra seria italien.

Comment prends-tu soin de ta voix au quotidien ? As-tu des rituels avant de monter sur scène ?

Pour l’entretien de la technique vocale, je m’impose tous les jours au moins 30 minutes d’échauffement. Puis je mange sainement, je m’hydrate beaucoup, je protège mon cou du froid et fais du sport tous les deux jours. 

J’utilise aussi beaucoup d’huiles essentielles bio et les fameux remèdes de grand-mère (je bois tous les jours une tasse d’eau chaude, miel et citron), pour éviter tout ce qui est antibiotiques et cortisone. 

Enfin, je fais le ménage très régulièrement, la poussière n’est pas la bienvenue chez moi. Pour ce qui est de mes rituels avant de monter sur scène, je n’en ai pas vraiment, mais je fais très souvent les cent pas pour tenter de calmer l’adrénaline ! 

Quels sont tes loisirs en dehors de ton métier ?

J’aime cuisiner, lire et randonner ! J’ai grand besoin de la nature pour ma sérénité intérieure, et dès que j’ai un peu de temps, je vais me cacher dans mes montagnes. 

Quels sont tes dernières découvertes culturelles ?

Dans le cadre d’un concert avec l’Opéra Studio du Rhin et l’Orchestre National de Mulhouse, j’ai eu le plaisir de chanter, en deuxième partie, une programmation autour de Mozart et de découvrir en première partie le superbe concerto pour clarinette de Jean FRANÇAIS composé en 1967. Il a été interprété par un jeune et très talentueux clarinettiste Ferran GARCERA-PERELLO, et le concert a été intégralement dirigé par le chef d’orchestre anglais Harry Ogg. 

Du côté cinématographique, j’ai découvert il y a quelques jours À couteaux tirés, un thriller policier américain réalisé par Rian Johnson. J’ai adoré l’histoire, les personnages et leur personnalité (Daniel Craig est mon préféré!) et le clin d’œil à Agatha Christie, dont je suis fan ! 

Quels sont tes prochains projets ? 

La tournée de l’opéra nomade de l’Enfant et les Sortilèges de Ravel s’achève en ce mois de mai (adaptation de Didier PUNTOS). Nous avons réalisé 43 dates étendues sur les mois de décembre, janvier et mai. J’y ai interprété la princesse et la chauve-souris. 

A présent, je suis en pleine préparation du trio jazz dans Trouble in Tahiti de Bernstein, que nous donnerons en juin prochain. Je serai également à Nice le 22 juin, pour le concert des boursiers du Cercle Wagner Rive Droite Nice.


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